Mise en bouche

vendredi 24 février 2012

PREPARATION : Lesson n°5

Avant de vous parler précisément de notre bateau qui est en cours d'achat, je vais vous parler du stage récemment effectué : formation ATMSI (Apprentissage aux Techniques Médicales en Situation d'Isolement), grâce à l'association STW (encore, et oui, merci à elle pour son panel de formations très bien construites et indispensables pour ce type de projet).
Une formation dispensée par un médecin, avec un diplôme de médecine maritine.
 
En résumé, le but de cette formation est d'assimiler les principes de la médecine en isolement en déterminant le bilan vital de la personne blessée et en apprenant les gestes de survie, de transmettre les informations aux médecins, d'appliquer les prescriptions et de composer une pharmacie. Tout cela, afin d'être autonome sur notre bateau.

Grâce à cette formation, on se rend compte, dans la vie courante, que nous sommes facilement en situation d'isolement, même sur la terre ferme. Imaginez, vous partez à la campagne en week-end en amoureux, dans un gîte romantique. Là, malheureusement, un accident de la route survient, vous ou votre ami(e) est blessé(e). Le temps que les secours arrivent (et au milieu de nulle part, parfois cela peut mettre du temps), il faut quand même réagir afin d'éviter des éventuelles complications. Sait-on jamais !

Avec une formation d'AFPAS à mon actif, j'avais déjà des bases solides pour réagir à des situations de premiers secours. Mais la notion est dite : premiers secours ! Tout est dans ce mot.
Parce qu'au milieu de l'Atlantique, les secours n'arrivent pas aussi vite que sur terre. Par exemple, en formation à l'AFPAS, on apprend à pratiquer un massage cardiaque jusqu'à l'arrivée des secours, mais quand les secours mettent 24h/48h pour arriver, que fait-on ? On fait le massage jusqu'à leur arrivée ?
Fil non résorbable ou agraphe ?

Bon apprend déjà qu'après un massage cardiaque, en situation d'urgence, seulement 1% des personnes survivent sur la terre ferme, imaginez donc en mer... Et oui, tout ne se passe pas comme dans les films... où contrairement au héros, après un massage cardiaque, nous, on ne se relèvera pas et encore moins faire un sprint.
Pour revenir à la formation, nous avons donc appris à différencier des vraies urgences, des fausses (vous me direz, sur mer, tout peut devenir de vraies urgences... mais restons positifs). Par exemple, nous avons appris à suturer des plaies, à faire des injections. Merci aux pieds de cochon et aux pamplemousses qui nous ont servi de test. Je dois dire que c'est impressionnant. Suturer une peau, enfoncer une aiguille dans la peau et la ressortir, c'est limite de la charcuterie. Enfin on a, au premier abord, ce sentiment, mais avec de la pratique, ça se passe mieux, surtout avec une aiguille plus fine. Ah bah oui, là, ça va mieux !
Rassurez-vous, on ne suture pas comme ça, avec un bout de bois dans la bouche du blessé et un coup de whisky, on anesthésie quand même (et désinfecte hein). On n'est pas des barbares !


Cette formation est très complète, on se fait des frayeurs, mais avec du recul, c'est rassurant. Nous savons tous que les premiers gestes sont essentiels pour rester en vie, que ce soit sur terre ou sur mer. Nous sommes parés !

Nous avons même achetés une pharmacie complète : set de suture, anesthésie locale, pansements, bandages, kit en cas de brûlure et j'en passe.
Donc même si vous ne partez pas sur l'eau comme nous, je pense qu'il est intéressant de passer un niveau de premiers secours pour palier à toutes situations. Grâce à mon AFPAS, j'ai su quoi faire quand mon fils de 2 ans (à l'époque), c'était enfoncé une pièce de sa moto dans le nez, à 2h du matin.

Je vous y encourage !


Merci au Dr Vincent Delire pour ces précieux conseils et son contact chaleureux. 
 

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