Mise en bouche

dimanche 11 décembre 2011

PREPARATION : Le "Chiche" devient réalité

S'envoler pour ses rêves, qui n'a pas rêvé de le faire ? Pour nous, ce n'est pas vraiment le bon verbe, ça serait flotter, le verbe adéquat. Flotter sur la mer, découvrir d'autres pays, d'autres gens, d'autres cultures, partir à l'aventure en somme. Cette décision a été finalement assez simple, le rêve était présent et il a suffi d'un "Chiche ?" pour le réaliser et nous donner ce sentiment de liberté.
Parce que c'est ça, ce projet est une envie de diriger sa vie différemment.


En prenant connaissance de notre projet, vous avez tous eu un petit moment où vous vous êtes dit "Sont fous ces jeunes ! Partir au milieu de l'Atlantique avec un voilier, en laissant familles et amis sur terre et en abandonnant leurs appartements et leurs boulots".
Nous sommes peut-être fous ou même complétement cinglés, qui sait ! Personnellement, je ne pense pas. Nous vivons notre rêve et nous n'attendons pas notre retraite pour le réaliser, tout simplement ! Nous ne savons pas de quoi demain sera fait.
Et nous sommes jeunes, après tout !

Chaque rêve peut être réalisé, il faut juste s'en donner les moyens. D'ailleurs, sans Cédric, ce rêve ne serait resté qu'un rêve pour ma part, un de ceux qu'on tait au plus profond de soi. Et qu'on oublie (ou pas) ou qu'on enfouit (sûrement).

Lorsque nous avons exposé notre projet à nos familles et amis, la plupart était enthousiasme et même optimiste. D'autres ont eu des appréhensions (ce qui est normal) et m'ont dit que jamais ils ne pourront envisager de partir si loin, sur un bateau, qu'ils ne pourront jamais emmener leur enfant dans ce projet délirant.
[Oui, j'ai oublié de vous signaler qu'un troisième compagnon viendra partager cette aventure, une partie du temps (si tout va bien) : mon fils. Il aura plus de 4 ans durant le voyage.
Une folie d'emmener un si jeune enfant avec nous ? Sincèrement, non. Il découvrira des lieux, des gens différents et vivra des instants inoubliables. Et tout est mis en oeuvre pour voyager en toute sécurité.]

Beaucoup de nos proches ont aussi beaucoup de questions, certaines très pragmatiques : "Comment allez-vous vous laver ?"
"Comment allez-vous vivre ?"
"Vous n'avez pas peur des dangers éventuels face à la piraterie surtout en Afrique ?"...
Et d'autres plus attachantes :
"Comment pourrons nous rester en contact, 1 an sans vous... ?"
"Alors, vous allez passer par où ?"
Chaque question a une réponse évidemment. Nous nous les sommes posés avant vous. Mais une question dernièrement est resté sans réponse : qui sera le skipper ? Chaque expédition a un capitaine, décidant des manoeuvres en fonction de la météo ou de la situation. Nous ne nous étions jamais vraiment posé la question, car chacun d'entre nous a un domaine de prédilection sur le bateau, développé avec nos différents stages de voile : Cédric à la gestion des voiles et à l'amarrage au port, bref, c'est lui qui court partout sur le bateau et c'est moi à la barre.
Nous avons donc décidé que ce serait Cédric le skipper de notre bateau, ce qui est complétement logique, bien que je sois capable d'en faire de même.

En conclusion, chacun est libre de penser que cela ne lui conviendrait pas ou que ce voyage est fou, mais c'est NOTRE projet. Les appréhensions, les questionnements sont légitimes, nous partons vers l'inconnu.
Nous organisons ce voyage avec pragmatisme et sérieux, tout de même. Il est en tout cas, agréable de lire ou d'entendre que nous faisons rêver. Je vous mets ci-dessous un message que j'ai reçu sur mon profil Facebook : "Toi tu vis tes rêves et j'adore ça !!! Tu m'inspires beaucoup !!! merci Carine de faire rêver les gens. Tu dois être une jeune femme vraiment courageuse et pleine de joie de vivre :)) J'adore suivre tes aventures, chapeau bas Carine !!! Tout le monde devrait faire de même...bisous et bonne chance ;))"
Merci Christine pour ces mots d'encouragement qui nous vont droit au coeur. Faire rêver les gens, ce n'est pas notre but premier et nous n'imaginions pas un instant que cela pouvait être le cas. Si nous pouvions emmener tout le monde avec nous sur ce voyage... nous le ferions. En tout cas, j'espère que ce blog le fera en partie.

Début Décembre, nous avons reçu une journaliste (une voisine de Cédric qui a entendu parler de notre projet) pour une interview dans le journal du quartier : "La voix de Jeanne d'Arc" (il me semble). Un article paraitra en début d'année. Nous en sommes flattés et nous l'avons reçu avec plaisir.
Je vous mettrai l'article dès que je l'aurai en ma possession.

Je conclurai cet article par une citation de Steve Jobs (et oui) :
"Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n'est pas la vôtre" 


Au lieu de rêver nos vies, vivons nos rêves !

PREPARATION : L'achat du bateau - Episode I

Le voyage est prévu dans moins de 9 mois, il va falloir penser à acheter un bateau. Vous ne pensez pas ?
Tout d'abord, détaillons notre choix : un catamaran de plus de 43 pieds (pour faire face aux vagues), avec 3 cabines (dont une propriétaire), en occasion. Je ne vous listerai pas tout le matériel indispensable sur un bateau, j'aurais peur d'en oublier et ce n'est pas une petite annonce que je passe là.

A force de surfer sur le net en explorant différents sites d'annonces, nous nous sommes aperçu qu'il n'y avait pas tant de bateau en vente que de petites annonces. Un peu comme les annonces immobilières, chaque bateau est référencé sur plusieurs sites et d'ailleurs, la plupart sont déjà vendus. On ne va pas s'en sortir comme ça. Nous ne désespérons tout de même pas. Il y a un catamaran fait pour nous quelque part, il nous attend d'ailleurs.

Lors de notre stage en Novembre sur un catamaran, notre skipper nous a proposé un catamaran, qui était à vendre sur le ponton d'à côté : un Outremer 49. Un bateau qui avait déjà voyagé avec une famille l'année précédente et qui était prêt à repartir... Mais (il y a toujours un mais) qui restait à première vue inaccessible pour notre bourse.
Après réflexion et une bonne argumentation de notre skipper (je le soupçonne d'ailleurs de prendre une commission ;)), nous avons décidé de tenter cet achat, mais c'était trop juste financièrement. Un bateau oui, mais il faut également penser au retour.

Nous profitons du salon Nautique de Paris pour rendre visite aux différents agents, dits "brokers", pour voir ce qu'il y a sur le marché en ce moment. Rien de concret !
Nous avons rencontré un spécialiste qui peut nous aider à trouver notre bateau, en fonction de nos besoins, de notre projet. Nous avons jusqu'au Printemps !

Challenge !

samedi 10 décembre 2011

PREPARATION : Lesson n°4

Après trois semaines de navigation, il est temps de nous "spécialiser", d'acquérir des connaissances que nous ne pouvons pas acquérir lors de stage sur la mer.

Grâce à l'association STW (Sail The World) qui aide les familles avec des projets de navigation hauturière dans leur autonomie au large, nous avons accès à des stages spécialisés, tels que la météo, la mécanique diesel, la survie... Créée en 1997 par un groupe de navigateurs passionnés, l'association Sail The World rassemble 10.000 marins proposant de nombreux services via son site Internet. Elle est à la fois mine de conseils, espace de dialogue, rendez-vous d'équipiers, ... et propose aussi de très bonnes formations pour être autonome au milieu de la mer.
En cette fin de mois de Novembre, nous allons aborder la voilerie ou "comment réparer une voile au milieu de l'Atlantique". Indispensable, me diriez-vous ! Bien, c'est pour cela que nous le faisons !  Cette formation a donc pour but de vulgariser la réparation des voiles et l'entretien du gréement en nous sensibilisant à l'entretien et aux gestes à accomplir face à un problème en haute mer. La voile est le moteur du voilier, il est donc indispensable de savoir quoi en faire, si je puis dire.
Avec nos mains de fées (oui, oui, même celles de Cédric), nous avons appris à réparer la grande voile ou un spinnaker.
Taffetas, spectra, dyneema, hydranet, laminé, mylar, dacron... : tous ces matériaux ont enfin un sens pour nous.

Christophe, notre formateur, nous as transmis avec passion, pédagogie et surtout de nombreuses anecdotes et exemples pratiques tirés de sa grande expérience toutes les subtilités des voiles : des différents types de matériau et leurs avantages/inconvénients respectifs en fonction du programme à leurs réglages fins tout en nous donnant de multiples conseils sur le gréement et sur l'entretien des voiles afin de les faire durer.
Lors de cette formation, nous avons eu aussi l'honneur de rencontrer des personnes très sympathiques qui ont le même projet que nous, avec la même deadline du départ... Durant ces deux jours, nous avons pu échanger, dialoguer sur nos différentes préparations.
Nous éspérons les croiser lors de notre aventure.
Je dis donc à très bientôt à Valérie & Yann, ainsi qu'à Christophe et sa femme, sur la route du soleil.

PREPARATION : Lesson n°3

Notre soif d'apprendre n'est toujours pas assouvie, en matière de navigation. Pour ce troisième stage, nous avons décidé d'opter pour un apprentissage en catamaran.
Comme énuméré dans mes précédents articles, nous nous tâtons (oui, oui nous nous tâtons, pas de mauvais jeu de mots s'il vous plaît !) entre partir sur un monocoque ou un catamaran. Nos deux précédents stages étaient sur des monocoques, nous devons donc nous faire notre propre expérience sur un catamaran afin de faire notre choix.

Direction mi-novembre sur Cherbourg. Et oui encore, à croire qu'on aime cette région, mais non, il y a juste une bonne école de voile dans cette petite ville très sympathique : Les Guides du Grand Large (tu vois Nicolas, je te fais de la pub).

Nous arrivons tard à Cherbourg et nous découvrons donc seuls notre "habitation" pour la semaine : un Catana de 41 pieds. Rien à voir avec les monocoques empruntés lors de nos stages précédents. Un espace de vie très confortable, à l'intérieur comme à l'extérieur, des doubles cabines dignes de ce nom. Bon les douches/wc sont encore un peu petites pour moi et pour tout ceux qui mesurent plus d'1m60. C'est un catamaran cosy et confortable tout de même.
Il est près de 2 heures du matin, après un bref rangement, il faut penser à se coucher. Notre skipper arrive à 9h pour commencer le stage et passer le pont tournant donnant accès à la mer.

Le soir, un nouveau compagnon nous rejoint pour commencer ce stage. Nous partirons le lendemain pour les îles anglo-normandes. Oui, encore, on ne s'en lasse pas. Bon, je vous avoue que j'avais pour objectif de faire des emplettes à Jersey pour garnir ma garde-robe de vêtements introuvables en France ou seulement par Internet, mais la marée en a décidé autrement et surtout notre skipper m'a ligoté pour m'interdire d'y aller, si si ! Vilain skipper ! (Bien sûr, il est évident que le skipper n'a pas pu me ligoter hein, c'était une boutade).

Durant cette semaine, nous avons appris à vivre sur un catamaran, ce qui est beaucoup plus agréable que sur un monocoque et les différences entre les deux en terme de navigation.
On est beau en bonnet, hein ?
Certes, avec un catamaran, nous n'avons pas ou moins de sensations qu'avec un monocoque. On ne gîte pas sur un catamaran, ou alors c'est très mauvais signe. Mais bon, pendant un an, il faut penser au confort. Ce dernier n'enlève pas la sensation de bien-être et de connexion avec la nature que le monocoque me procurait (je suis sûr, là vous vous dîtes, elle a fumé la p'tite, qu'est-ce qu'elle nous fait avec la connexion avec la nature... il manque plus qu'elle nous parle de chèvre et on est bon là !).

Je dois vous avouer que j'ai eu le mal de mer. Impossible pour moi, en navigation, de rentrer dans le carré sans aller vomir. Faut dire en Novembre, la Manche c'est loin d'être calme :)
Il paraît qu'on s'habitue, je ne m'en fais donc pas.

Voici une belle semaine où nous avons eu beaucoup de chance avec la météo, aucun jour de pluie, avec une majorité de soleil. Elle nous a donc conforté dans notre choix d'acheter un catamaran pour notre aventure.
Et quelle aventure !

Y a plus qu'à !!